Mis en ligne le lundi 21 septembre 2009.
Les jeunes qui quittent l’université sans obtenir de diplôme ne sont pas tous des étudiants absentéistes. Beaucoup se sont orientés vers l’université par éliminations successives, et se heurtent, une fois inscrits, au difficile apprentissage du "métier" d’étudiant.
Quatre figures de décrocheurs émergent à partir de deux dimensions subjectives : une valorisation plus ou moins forte des diplômes et une anticipation plus ou moins grande de l’insertion professionnelle.
Les repérer selon des critères adaptés et partagés pourrait permettre, d’après le Céreq, de limiter le décrochage étudiant.
Télécharger le document (Bref n° 265) :
http://www.cereq.fr/pdf/b265.pdf
Extraits de l’enquête :
« La majorité des bacheliers poursuivent des études supérieures après l’obtention de leur baccalauréat :
98 % des bacheliers généraux,
78 % des bacheliers technologiques et
23 % des bacheliers professionnels s’inscrivent dans le supérieur, long ou court, d’après
les données du ministère de l’Éducation nationale.
Pourtant, une partie d’entre eux en
sort sans diplôme. C’est le cas, selon la dernière enquête « Génération » du Céreq, de
20 % des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2004. Si les parcours de ces
jeunes dépendent pour une part de caractéristiques telles que la série du baccalauréat,
l’âge, le genre ou la filière d’inscription, il reste difficile de savoir ce qui les a motivés,
ou le plus souvent contraints, à quitter leur formation sans le diplôme escompté.
En complément des enquêtes quantitatives sur le sujet, une soixantaine d’entretiens ont été menés auprès de « décrocheurs » de l’université afin de saisir les logiques internes à l’oeuvre dans les parcours, telles qu’elles sont relatées dans les récits. »
Les quatre profils de décrocheurs définis par les auteurs de l’enquête :
« les jeunes qui se présentent comme des étudiants studieux,
mais disqualifiés par des modalités de travail et d’évaluation qui leur échappent, quittent l’université par dépit. Déçus de cette expérience
qu’ils n’avaient pas anticipée, la garantie d’une insertion professionnelle par le diplôme leur échappe. Alors qu’ils étaient investis dans les études, ils se rendent compte tardivement, lors de l’évaluation, de leur non-conformité au
métier d’étudiant. »
les décrocheurs en errance (...) ont changé d’orientation à plusieurs reprises. Ils ont aussi expérimenté le marché du travail, parfois en cours d’études. Mais la plupart de leurs activités sont irrégulières. (...) Les choix successifs d’orientation semblent être la principale problématique de ces jeunes qui décrivent des parcours d’essais/erreurs répétitifs.
« Les jeunes qui peuvent être qualifiés d’opportunistes justifient leur sortie par une opportunité d’emploi. Leur investissement en
cours d’études dans des activités professionnelles ou associatives a provoqué autant d’occasions de s’évader du monde universitaire. Ils considèrent
que l’insertion sociale et professionnelle peut s’appuyer sur d’autres supports que les diplômes. Pourtant, cette insertion relativement rapide se
fait souvent au prix d’un certain déclassement. »
« Les raccrocheurs sont attachés à l’obtention d’une certifi cation mais, après avoir quitté l’université, ils recherchent rapidement une nouvelle formation professionnelle, le plus souvent de niveau CAP-BEP ou bac pro. Se former pour un emploi, de préférence en alternance, est le principal objectif de ces jeunes. Pour eux aussi, la lassitude provoquée par les échecs semble être la cause de leur sortie précoce. Le plus souvent, ils trouvent les réponses les plus adaptées à leurs attentes à l’extérieur du système d’enseignement dans lequel ils ont échoué. »
A lire aussi :
Au sujet de la diversité des parcours de jeunes dans leur orientation :
"Orientation : quelles stratégies d’information pour les jeunes ?" (4 scénarios types de profils de jeunes définis lors d’une enquête réalisée par l’Injep en Savoie) :
http://ressourcesjeunesse.fr/Orientation-quelles-strategies-d.html ?var_recherche=savoie