Mis en ligne le mercredi 28 mars 2007.
Les jeunes, futures forces vives de nos territoires, constituent aujourd’hui un enjeu majeur des politiques développées dans les régions. Accueillir les jeunes, les former, leur donner les moyens de rester en Limousin sont des préoccupations constantes des acteurs publics.
Premier ouvrage statistique de référence sur la jeunesse en Limousin, cette publication est le fruit d’un partenariat entre
l’Insee,
la Région Limousin,
la direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sports et
les caisses d’allocations familiales du Limousin.
Extraits :
Démographie et mobilité
« Avec 160 000 jeunes de onze à trente ans, soit 22 % de ses habitants, le Limousin est la région
la moins jeune. Malgré le regain récent de population, la baisse du nombre de jeunes devrait
continuer, sauf chez les 11-14 ans. Cette baisse n’est toutefois pas une singularité du Limousin : elle concerne la plupart des régions.
(...)
Logement et conditions de vie
Avec l’allongement de la durée des études, l’image du jeune adulte qui s’attarde au domicile
de ses parents est un cliché assez répandu ; la réalité est plus nuancée. Les jeunes Limousins
quittent même de plus en plus tôt le foyer parental. À vingt ans, deux sur cinq ont déjà emménagé.
En particulier, les jeunes étudiants ne restent pas davantage chez leurs parents que les jeunes
en emploi. En Limousin, poursuivre des études signifie plutôt déménager pour se rapprocher
des pôles d’enseignement. Le principal frein à l’indépendance semble être le chômage des jeunes,
la précarité de l’emploi ou la faiblesse des salaires.
(...)
Enseignement et formation
L’attractivité de l’enseignement est un des points forts de la région. Limoges, unique pôle
universitaire, propose des formations spécifiques et attire chaque année une part plus importante de jeunes venus d’autres régions ou de l’étranger. Les lycées professionnels sont eux
aussi attractifs, pour autant, de nombreux jeunes Limousins poursuivent leurs études hors de la
région.
L’enseignement limousin accorde une place particulière aux jeunes orientés vers les filières
technologiques, professionnelles et agricoles. Les jeunes en Limousin obtiennent au baccalauréat de meilleurs résultats que la moyenne nationale ; les classes d’aide et de soutien sont très
présentes dans les collèges et les lycées.
Dans l’enseignement supérieur, les filières courtes regagnent du terrain ces dernières années, notamment dans notre région où elles sont assez performantes. Les jeunes Limousins
décrochent de bons résultats au BTS, tandis que leur réussite semble légèrement moindre en
premier cycle universitaire.
(...)
L’insertion sociale et professionnelle
L’appareil productif local peine à intégrer les jeunes diplômés.
L’âge d’entrée dans la vie active ne recule plus : la durée des études a atteint un palier. Plus
les jeunes quittent tôt l’enseignement, plus ils sont exposés au chômage : une durée d’étu-
des élevée reste donc la meilleure protection. Néanmoins, malgré leur parcours scolaire plus
long, les jeunes femmes sont défavorisées par rapport aux jeunes hommes.
Les difficultés d’insertion professionnelle sont une réalité. Les jeunes subissent de plus en
plus des formes d’emploi précaires : intérim, stages, CDD, temps partiels. Les contrats aidés
par l’État, souvent à durée limitée, représentent aujourd’hui près du tiers des emplois occupés
par les Limousins de moins de 25 ans.
Surexposés aux aléas de l’économie, les jeunes salariés sont également moins bien rémunérés, à cause de leur manque d’ancienneté ou n’occupant pas des postes en rapport avec
leurs qualifications. Ces tendances au "déclassement" sont constatées partout en France, mais la
faiblesse des salaires en Limousin peut intensifier la façon dont les jeunes de la région les perçoivent, notamment les plus diplômés.
Une fois surmontées les difficultés initiales, au bout des trois premières années en entreprise, une intégration réussie permet aux jeunes Limousins de progresser rapidement.
(...)
L’accès aux loisirs et à la culture
L’accès des jeunes aux loisirs, notamment aux pratiques sportives et culturelles, est un
enjeu qui mobilise les acteurs territoriaux. La pratique des sports collectifs ou du tennis
nécessite l’accès à des terrains ; de nombreuses communes en proposent, dans toutes les zones
de la région, mais rarement en libre accès.
Si le Limousin est globalement bien doté en équipement sportifs et culturels, l’éloignement
de certaines zones peut être un frein à la pratique des activités. Par exemple, certaines
zones au cœur du Limousin sont très éloignées d’un cinéma, en revanche, les salles de musiques
actuelles irriguent tout le territoire, y compris l’espace rural.
Les centres de loisirs sans hébergement sont très fréquentés pendant les vacances, mais ils
ont une capacité d’accueil limitée. Une vingtaine de structures informations jeunesse proposent aux jeunes de se documenter sur l’emploi, les loisirs et la vie citoyenne ; la moitié proposent un accès à Internet. Des contrats avec les structures intercommunales se sont mis en place
pour favoriser l’accès des jeunes aux activités éducatives.
Pour les jeunes les moins favorisés, pratiquer des loisirs dépasse la simple barrière pécuniaire. En Haute-Vienne, des tickets-loisirs sont proposés gratuitement aux familles, mais
sont sous-utilisés par les enfants des foyers les plus pauvres. Les jeunes les plus défavorisés
peuvent ainsi rester éloignés des loisirs en dépit des aides financières qui leur sont proposées. »
source : http://www.insee.fr/
(avec la complicité de Lucien Margoulet - Cyberdoc)
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