Mis en ligne le lundi 20 juillet 2009.
Dans un texte paru dans l’ouvrage "Regard sur les jeunes en France", coordonné par Bernard Roudet. Chantal de Linares [1] et Metton-Gayon [2] expliquent comment la catégorie « adolescence » se construit et évolue aujourd’hui, en soulignant certaines caractéristiques de cette période de la vie, notamment l’importance du processus d’individualisation et l’autonomie relationnelle et culturelle nouvelle de ces adolescents.
Un texte paru dans l’ouvrage "Regard sur les jeunes en France" :

Les travaux sociologiques ont révélé un allongement de la jeunesse : les étapes d’entrée dans la vie adulte sont franchies plus tardivement. Cette délimitation de l’âge juvénile tend à se modifier aussi en amont, la prise d’autonomie vis-à-vis du milieu familial étant recherchée plus tôt.
L’étude de l’adolescence, après avoir été le fait de la psychologie, se développe en France dans d’autres disciplines des sciences sociales. Des travaux sociologiques récents prennent en compte le rôle des médias (télévision, radio) et des nouvelles technologies de la communication (Internet, téléphone mobile) dans l’émergence d’une culture adolescente où la sociabilité amicale et la socialisation entre pairs tiennent une place croissante.
Dans cette perspective Chantal de Linares et Céline Metton expliquent comment la catégorie « adolescence » se construit et évolue aujourd’hui, en soulignant certaines caractéristiques de cette période de la vie, notamment l’importance du processus d’individualisation et l’autonomie relationnelle et culturelle nouvelle de ces adolescents.
Extraits :
(...)
« Si les travaux abondent du côté de la psychologie et de la psychanalyse,
il n’en va pas de même pour la sociologie. En effet, c’est surtout la jeunesse
et le passage à l’âge adulte qui retiennent l’attention des sociologues. Ce
n’est que récemment que des auteurs font émerger des traits distinctifs de
l’adolescence, même si leurs travaux ne s’inscrivent pas dans une problématique « globale » de l’adolescence.
Ainsi, la sociologie de l’école (Dubet et Martuccelli, 1996 ; Van Zanten, 2000), de la famille (Kellerhalls et
Montandon, 1991 ; Singly, 1993), des milieux populaires (Mauger et
Ikachamene, 2003) ou de la délinquance (Mucchielli, 2002), apportent un
éclairage sur les rapports des adolescents aux institutions ou à la société.
Ces recherches esquissent un univers adolescent contemporain, dans lequel
le mode de socialisation entre pairs devient de plus en plus dominant au
regard des instances de socialisation traditionnelles telles que l’école et la
famille. »
(...)
« Ces toutes dernières années, les environnements médiatiques et communicationnels se sont considérablement renouvelés : les chaînes de radio
et de télévision se sont multipliées, les appareils se sont individualisés.
Les contextes d’écoute se sont transformés, à la fois « privatisés » (Flichy,
1991) et « individualisés » (Donnat, 1994).
Tous ces facteurs sociaux et
techniques ont renforcé encore le rôle des médias dans la définition de
l’adolescence, comme catégorie fondée sur des critères musicaux, linguistiques, télévisuels partagés. En effet, les adolescents disposent d’un nombre croissant de moyens pour créer et partager des repères propres à leur classe d’âge, et différents de leurs parents. L’arrivée des nouveaux dispositifs de communication, et notamment du téléphone portable et d’Internet, marque encore un nouveau pas vers cette autonomie juvénile. »
(...)
Télécharger le texte "L’émergence de l’adolescence" :

- L’émergence de l’adolescence
- Par Chantal de Linares et Céline Metton-Gayon. Paru dans "Regard sur…
Les jeunes en France"
Ouvrage sous la direction de Bernard Roudet
Présentation de l’ouvrage "Regard sur les jeunes en France" :
